Une étude récente de l’International Network of Interim Manager Association (INIMA) analyse le Management de Transition au niveau européen. Cette prise de hauteur permet de mesurer, d’évaluer l’évolution du management de transition par rapport à ses voisins européens. Il en ressort malgré tout une certaine homogénéité même si certains écarts ou certaines orientations sont différentes.
Le portrait-robot du manager de transition reste classique. Il s’agit d’un homme âgé de 55 ans. Une amplitude d’âge favorable aux quinquagénaires même si la propension des quadragénaires ne cesse de progresser. À ce niveau, la France se situe légèrement au-dessus avec une moyenne à 55,9 ans. Il est à noter que l’Autriche, la Pologne et l’Espagne possèdent la moyenne d’âge la plus jeune comprise entre 49 et 53 ans. Le Liechtenstein et la Suisse proposent des managers de transition âgés dépassant les 57 ans.
Il est intéressant de souligner que le manager de transition est traditionnellement un homme. Cela dit, la part de femmes qui effectuent des missions en France est supérieure à la moyenne européenne. En effet, on constate que la moyenne globale est de 14% alors qu’en France, elle monte à 20%. Cela reste encore inférieur au nombre de femmes occupant des fonctions dirigeantes, mais l’évolution reste encourageante. « Nous constatons que le nombre de femmes placées en missions de transition ne cesse de progresser. CapexFi étant signataire de la Charte de la diversité, nous attachons une attention particulière à la diversité de nos profils et à la parité homme-femme dans le recrutement de notre vivier» déclare Michael Marchand, Directeur Associé chez CapexFi. La Pologne reste le pays où les femmes réalisent plus de missions avec 24%.
En termes d’années d’expérience, il s’avère sans surprise au final que les pays qui en possèdent le plus sont ceux dont la moyenne d’âge la plus élevée. Ainsi, on retrouve la Suisse (11,4), le Liechtenstein (9,5) et l’Angleterre (10,3) en tête. Avec une moyenne européenne à 7,6 ans, la France (6,7) dispose d’une marge de progression. Sans surprise, on constate que l’Autriche (5,8), la Pologne (5,9) et l’Espagne (4,9) ferment la marche. Cela dit, cela reste cohérent si on compare avec l’âge moyen des managers de transitions.
Les fonctions les plus présentes au sein des missions de management de transition sont globalement les mêmes partout en Europe. Un trio se dégage majoritairement. Ainsi, les fonctions de Direction Générale, de Direction des Ressources Humaines et de Direction Financière demeurent les plus sollicitées. D’ailleurs, ces résultats sont en adéquation avec ceux annoncés par France Transition, la fédération des acteurs du management de transition lors de son dernier baromètre. On peut aussi souligner qu’il est souvent demandé aux managers de transition de posséder une à deux compétences supplémentaires. C’est un moyen de se positionner et de se différencier.
Un autre aspect à prendre en compte, et qui ressort de l’étude, c’est le temps moyen en mission en 2020. Ce chiffre peut au final s’avérer quelque tronqué. La crise sanitaire du Covid-19 est passée par là. Il donne cependant une tendance. Tous les pays n’ont pas vécu cette situation particulière de la même manière. De ce fait, les écarts sont importants. Ainsi, l’Allemagne (73%) ou l’Angleterre (45%) ne mesurent pas le même temps passé en mission. Le niveau européen est à 56%. La France (53%) s’en approche et reste en position satisfaisante.
En janvier 2021, 55% des managers de transition occupaient un poste. Parmi eux, 33% travaillaient plein temps et 22% en temps partagé. Par déduction, cela signifie que 45% d’entre eux se déclaraient sans mission. La France, quant à elle, se situe dans la moyenne. Les écarts sont plus flagrants entre les pays matures (Allemagne et Suisse) et encore jeunes (Espagne et Italie). Dans les pays matures, les missions à temps plein sont privilégiées. À l’inverse, dans les pays dits plus jeunes le temps partagé tire sous épingle du jeu.
Au niveau des secteurs d’activités, la part entre le secteur privé et public reste disproportionné. Le secteur public représente uniquement 10%. Par contre, dans le secteur privé, le management de transition couvre plus de 35 domaines. En résumé, l’Europe se positionne essentiellement sur les secteurs de l’équipement, de l’industrie, de l’automobile et de l’IT. La France se démarque un peu. On retrouve en première place les services puis l’industrie, en seconde.
La taille des entreprises qui font appel au management de transition est également disproportionnée selon les pays. Tout dépend de la cartographie des entreprises par pays. Ainsi, l’Espagne (64%) et l’Italie (60%) ont largement recours aux entreprises de moins de 100 salariés. Cela explique le fait qu’ils utilisent en priorité le temps partagé. À l’opposé, l’Allemagne (9%), l’Angleterre (25%) et le Liechtenstein (25%) s’orientent peu vers des entreprises de petites tailles. La France est au niveau de la moyenne européenne à 31%.
Les raisons principales des missions sont plutôt uniformes à travers l’Europe. De manière générale, on retrouve sans surprise la conduite du changement, l’optimisation des process et la gestion de projet. La France s’inscrit parfaitement dans les attentes européennes.
La notion de durée est également à prendre en compte. Ainsi, la moyenne européenne se situe à 11,4 mois. Les écarts sont assez serrés. Ils varient généralement entre 10 et 12 mois. Par contre les missions de courte durée sont plus souvent utilisées en Angleterre (14%) qu’au Liechtenstein (0%). La France (12%) est au-dessus de la moyenne (8%). À l’inverse, les missions de longue durée, plus de 24 mois, sont très présentes en Italie (20%) et au Liechtenstein (20%).
Le salaire demeure un sujet important. Là aussi, les écarts sont importants. Il faut évidemment tenir compte de la situation économique de chaque pays, du secteur et de la taille de l’entreprise. Ainsi les moyennes nationales oscillent entre 400€, en Pologne, et 1.285€, en Suisse. La moyenne européenne se situe à 872€. Celle de la France est au-dessus à 1.048€.
Les tendances du marché sont plutôt positives. 61% des personnes interrogées envisagent un avenir positif voire très positif au management de transition. Les principaux challenges pour le marché résident en plusieurs points. Parmi eux, on peut citer l’augmentation du nombre de managers de transition, la diminution de la qualité de l’offre, la tension face au prix pratiqués, la crise sanitaire, le télétravail, les compétences dédiées ainsi que la qualité du réseau.
Si vous souhaitez avoir plus d’informations sur ce sujet ou être accompagné dans la mise en place de vos projets en finance, CapexFi, cabinet de recrutement et de management de transition spécialisé en finance, peut vous aider et vous proposer l’expertise de ses managers.
Pour suivre notre actualité, n’hésitez pas à vous abonner à notre page LinkedIn.